La Cigale et la Fourmi es la primera fábula del Libro I de la “Fables” de La Fontaine.
Además de leerla, la analizaremos brevemente.
LA CIGALE ET LA FOURMI
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue (1)
Quand la bise fut venue. (2)
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau. (3)
Elle alla crier famine (4)
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août, foi d’animal, (5)
Intérêt et principal. »
La Fourmi n’est pas prêteuse ; (6)
C’est là son moindre défaut. (7)
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse. (8)
— Nuit et jour à tout venant (9)
Je chantais, ne vous déplaise. (10)
— Vous chantiez ? J’en suis fort aise : (11)
Et bien ! Dansez maintenant. »
Vocabulaire
- (1) fort dépourvue : fort (obsolète en France, mais pas dans d’autres pays francophones) est synonyme de très. Lorsque l’on est dépourvu de quelque chose, c’est qu’il nous manque, que nous ne l’avons pas.
- (2) la bise est un vent froid
- (3) un vermisseau est un petit ver de terre
- (4) crier famine : se plaindre d’avoir faim (on l’emploie aussi au sens figuré : se plaindre d’avoir peu d’argent)
- (5) avant l’août : formule obsolète qui signifie avant le mois d’août. Foi d’animal signifie parole d’animal, elle donne sa parole d’honneur.
- (6) prêteuse : vient du verbe prêter. elle n’est pas prêteuse signifie qu’elle n’aime pas prêter, qu’elle est égoïste.
- (7) moindre : petit
- (8) emprunteuse : vient du verbe emprunter, qui signifie prendre quelque chose que l’on va rendre plus tard à son propriétaire.
- (9) à tout venant : (français plutôt soutenu) à tout le monde, ou en toute occasion
- (10) ne vous déplaise : vient du verbe déplaire. Quelque chose nous déplaît lorsqu’il ne nous plaît pas, nous ne l’apprécions pas.
- (11) j’en suis fort aise : expression obsolète qui signifie je m’en réjouis.
Explication et analyse
Dans cette fable de Jean de La Fontaine, on peut se demander quelle est la morale : il semble que La Fontaine ait une vision critique aussi bien de la cigale que de la fourmi.
La cigale est présentée comme quelqu’un de peu prévoyant et d’irresponsable, qui vit dans l’instant présent.
Quant à la fourmi, elle est certainement beaucoup plus avisée et pense à l’avenir, mais elle n’est pas prêteuse…
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Le choix des animaux
Comme la plupart des fables de La Fontaine, celle-ci met en scène deux animaux, dans ce cas, deux insectes dont le comportement est connu et caractérisé ici :
– la cigale frotte ses ailes tout l’été et il semble qu’elle chante ;
– la fourmi travaille sans cesse, collecte constamment la nourriture qui permettra à la fourmilière de subsister pendant l’hiver.
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Correspondance avec la réalité
Les comportements de ces insectes sont également des archétypes de comportements humains :
– le dépensier opposé à l’épargnant ;
– le généreux opposé à l’égoïste ;
– l’artiste qui fait passer son art avant toute chose opposé à celui qui se préoccupe d’être à l’abri du besoin avant tout, etc.
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Quelle morale en dégager ?
Comme nous l’avons vu, cette fable n’a pas de morale évidente ou suffisamment explicite.
Cependant, si l’on regarde de plus près le vocabulaire et les expressions utilisés par La Fontaine, on peut déceler une certaine préférence pour la cigale :
– la cigale est polie : « La priant » ;
– elle est honnête et reconnaissante : « Je vous paierai, (…) foi d’animal, Intérêt et principal » ;
– elle ne demande pas beaucoup : « Quelque grain pour subsister ».
À l’opposé, la fourmi ne semble pas beaucoup plaire à La Fontaine :
– « La Fourmi n’est pas prêteuse », elle n’aide pas les autres ;
– elle est un peu antipathique, presque cruelle dans son ironie : « Et bien ! Dansez maintenant. »
La Fontaine ne se prononce donc pas ouvertement à faveur de l’un des deux archétypes, mais il est logique que lui, un poète, défende la vie pour l’Art plutôt que de la vie pratique.
Voilà. J’espère que cet article t’a plu, et dans ce cas, n’oublie pas de le partager !
Vocabulario
- (1) fort dépourvue : fort (obsoleto en Francia, pero no en otros países francófonos) es sinónimos de très (muy). Cuando se está dépourvu de algo, es que lo echamos en falta. (desprovisto)
- (2) la bise es un vent froid (viente frío)
- (3) un vermisseau es un petit ver de terre (pequeño gusano)
- (4) crier famine : se plaindre d’avoir faim (se emplea también en sentido figurado: se plaindre d’avoir peu d’argent) (quejarse de vicio)
- (5) avant l’août : fórmula obsoleta que significa avant le mois d’août (antes del mes de agosto). Foi d’animal significa parole d’animal, da su parole d’honneur d’animal. (palabra de honor de animal)
- (6) prêteuse : viene del verbo prêter (prestar). Elle n’est pas prêteuse significa que no le gusta prestar, que es egoísta.
- (7) moindre : pequeño
- (8) emprunteuse : viene del verbo emprunter, que significa coger algo que luego devolveremos a su propietario. (pedir o tomar prestado)
- (9) à tout venant : (francés más bien formal) à tout le monde, o en toute occasion (a todo el mundo, en cualquier ocasión)
- (10) ne vous déplaise : viene del verbo déplaire. Algo nos déplaît cuando il ne nous plaît pas, nous ne l’apprécions pas. (si no le importa, si no le molesta) (déplaire = desagradar, disgustar, incomodar)
- (11) j’en suis fort aise : expresión obsoleta que significa je m’en réjouis. (me alegro)
Explicación y análisis
En esta fábula de Jean de La Fontaine, nos podemos preguntar cuál es la moraleja: parece que La Fontaine tiene una visión crítica tanto de la cigarra como de la hormiga.
Presenta a la cigarra como alguien poco previsor e irresponsable, que vive en el momento presente.
En cuanto a la hormiga, es ciertamente mucho más sensata y piensa en el futuro, pero no es generosa…
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La elección de los animales
Como la mayor parte de las fábulas de La Fontaine, en la escena intervienen dos animales, en este caso, dos insectos cuyo comportamiento es conocido y caracterizado aquí:
– la cigarra frota sus alas durante todo el verano y parece estar cantando;
– la hormiga trabaja sin descanso, recoge constantemente comida para que el hormiguero pueda subsistir durante el invierno.
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Correspondencia con la realidad
Los comportamientos de estos insectos son también arquetipos humanos:
– el despilfarrador opuesto al ahorrador;
– el generoso opuesto al egoísta;
– el artista que antepone su arte a todo el resto opuesto al que se preocupa ante todo por no llegar a estar necesitado, etc.
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¿Qué moraleja sacar?
Como vimos al principio, esta fábula no tiene una moraleja evidente o suficientemente explícita. Sin embargo, si miramos más detenidamente el vocabulario y las expresiones utilizados por La Fontaine, podemos adivinar cierta preferencia por la cigarra:
– es amable: “Rogándole”;
– es honesta y agradecida: “La pagaré, (…) palabra de animal, interés y capital”;
– no pide mucho: “Alguna semilla para subsistir”.
Por el contrario, la hormiga no parece gustarle mucho a La Fontaine:
– “La Hormiga no es generosa”, no ayuda a los demás;
– es un poco antipática, casi cruel en su ironía: “¡Bueno! Pues baile ahora”.
Por lo tanto, La Fontaine no se pronuncia abiertamente a favor de alguno de los dos arquetipos, pero es lógico que, al ser poeta, defienda la vida por el Arte más que la vida práctica.
Voilà. Espero que este artículo te haya gustado, y en este caso, ¡no olvides compartirlo!
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Anne